Bilan de l'APP : une formation au raisonnement scientifique

 « distinguer le raisonnement réel du chercheur et la reconstruction logique à des fins d'exposition » Pierre Fillon, Aster n°14

                Dans le cadre de l’action pédagogique pilote « Education à l’Environnement et Entomologie en Ethiopie », l’autonomie des élèves était assurée, mais en dirigeant les investigations des élèves : par les enjeux précis de la méthodologie mis en place et par les propositions de sujets à décliner en questions-problèmes.
                Par exemple, le projet « des insectes et des Hommes » reprenait en partie des recherches antérieures réalisées en forêt amazonienne pour les adapter à la forêt autochtone des hauts plateaux éthiopiens.
                De cette façon, on peut considérer que cette action pédagogique pilote permettait de développer des qualités scientifiques utilisées en recherche : « maîtrise de technique expérimentale, attention portée à des effets inattendus éventuels… » et de former au raisonnement scientifique en favorisant  « l’esprit inductif, c'est-à-dire l'aptitude à inventer », caractéristiques énoncées par Gabriel Gohau. 

DES ECRITS VARIES : label de terrain, écrits d'analyse et de comptage, support de présentation, prise de note lors de la visite de l'insectarium
                En outre, la production d’écrits a été variée : prise de notes lors de conférence, collecte écrite de données de terrain, organisation d'une « pluie d’idées » sur une fiche heuristique, réalisation de powerpoints, rédaction de brouillons d’articles, publication d’articles à partir de commentaires de relecture... Ceci a favorisé la prise de conscience des élèves à propos de la différence entre : d’un côté le raisonnement multidirectionnel organisé en questionnement mis en place sur le terrain et d’un autre côté le raisonnement hypothético-déductif organisé en argumentation mis en place lors de l’analyse et de la présentations des résultats.
                Il est intéressant de souligner que ces productions d’écrits ont été réalisées par des équipes d’élèves, dans le cadre d’une investigation scientifique. Ces conditions permettent une formation efficace des élèves à la production d’écrits ayant une double dimension :
- cognitive (Gaskins & Guthrie, 1994) : avec l’écriture d’investigation « on peut observer sur une année des gains significatifs pour les quatre processus suivants : - examiner les composantes du problème ; - sélectionner par la lecture les informations appropriées ; - exprimer par écrit des conceptions scientifiques pertinentes ; - appliquer ce qui a été appris »
- sociale (Vérin, 1995) : « elle (l’écriture d’investigation) répond à une dynamique de construction collective dans un contexte constructiviste et collaboratif »

                En bref, dans un contexte, où la maîtrise de la langue française revient au cœur des préoccupations éducatives, il est primordial d’intégrer les sciences expérimentales au processus de formation des élèves : par la richesse, en terme de variétés d’écrits, que l’enseignement des sciences expérimentales mène à produire et par les qualités de l’enseignement des sciences expérimentales dans l’appropriation des raisonnements.

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